LES PEINTRES
Charles Lubin, laboureur à Villevé,. en Beauce. —- (Arch, nat., Y 129, fol. 4o5.)
Henri Lerambebt,- peintre du Roi.
La réputation de Lerambert est fondée surtout sur ses travaux pour les tapissiers. De son œuvre la plus connue, la suite des tapisseries de Saint-Merri exécutées dans l'hôpital de la Trinité par Maurice Dubout, on ne possède plus que quelques fragments noircis en fort piteux état. Mais les premiers dessins, de la main même de Lerambert, existent encore au Cabinet des Estampes de Paris; ils ne font pas grand honneur à leur auteur'1'. Lerambert aurait aussi donné, en participation avec Antoine Caron, une partie des premiers modèles de la fameuse tenture d'Artémise; mais une certaine incertitude plane sur sa part de collaboration à ce travail. Ce qui est acquis, c'est qu'on créa pour lui la charge de peintre pour les tapisseries du Roi qu'il garda jusqu'à sa mort arrivée en 1609. •Léon de Laborde (Renaissance, 1,5 26) avait rencon­tré son nom dans un compte de Fontainebleau de i568-i570. U reçoit alors 170 1. 12,s. 6 d. pour ouvrages de peinture faits au cabinet du Roi à Fontainebleau. Dc quelle nature sont ces ouvrages? Très probablement des panneaux décoratifs ou des ornements.
Notre artiste n'était plus tout jeune sans doute quand il contractait mariage en 1588, car il épouse la veuve d'un drapier de Rouen. Cette femme ne savait même pas signer. C'était une compagne plus que modeste pour un futur peintre du Roi qui ne manquait pas de prétentions aristocratiques, puisque dans son contrat il se fait ou se laisse nommer Henri de Lerambert.
114. — Contrat de mariage de Henri de Lerambert, peintre à Paris, et de Geneviève de Launay, veuve de Michel Poulain, dra­pier. — 1 9 mars 1588.
Par devant Denis Chantemerle et Jehan Le Camus, notaires du Roy nostre sire, de
(1534-1650).                                        71
par luy ordonnez et' establis en son Chas­tellet de Paris, soubzsignez, furent presens en leurs personnes honorable homme Henry de Lerambert, maistre painlre.à Paris, et y demeurant, rue - du Temple, parroisse Saint-Nicolas-des-Champs, et en son nom, d'une part, . et Geneviefve de Launay, veufve de feu Michel Poullain, en son vivant drappier, demeurant à Rouen, elle à pre­sent demeurant en ceste ville de Paris, rue Aumaire, en ladite parroisse Saint-Nicolas-des-Champs, en son nom, d'autre part; lesquelz, de leurs bons grez et bonnes voluntez, sans contraincte aulcune, ains sur ce bien advisez, pourveuz, conseillez et dé­libérez, si comme ils disoient, recongnurent et confessèrent avoir faict, firent et font ensemble de bonne foy les traicté, àccordz, dons, douaires, convenances et promesses de mariage qui ensuivent, c'est asscavoir : led. Lerambert avoir promis et promect prendre lad. de Launay par nom et loy de mariage, et icelluy faire et solemniser en face de nostre mère Saincte Eglise, le plus tost que faire cc pourra et qu'il sera advisé et délibéré entre eulx, leurs parens et amis, si Dieu et nostre dicte mère Saincte Eglise s'y accordent, et ce aux biens et droictz, qui leur peuvent compecter et appartenir, csquelz biens et droictz ils seront et demeu­reront ungs et commungs entre eulx, selon les us et coustumes des ville, prevosté et viconte de Paris. Et a esté accordé, advenant la dissolution dud. futur mariage sans enffant ou enffans lors vivans, que le survi­vant desd, futurs espoux en joira en usuf­fruict, sa vie durant,.dc tous et chacuns les biens meubles, acquestz et conquestz im­meubles, ensemble des propres, sy aucuns appartiennent aud. premier mourant au
'-> La Renaissance des Arts (II, 863) traite très sévèrement ces modèles, et ne montre guère plus d'indulgence pour les dessins d'Artémise, p. 863-869. Voir aussi l'article intitulé : Lesfrères Louis Lerambert {Renaissance, II, g4o).